Flash Note
L’inflation restera au cœur des stratégies d’investissement en 2022
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Tensions inflationnistes, hausses des taux d’intérêt et ralentissement économique devraient marquer l’année 2022. En Bourse, ce contexte pourrait favoriser les entreprises capables de générer de la croissance tout en conservant leurs marges et des sociétés pouvant tirer profit des facteurs inflationnistes.
Après un exercice 2021 qui aura vu l’économie mondiale rebondir et les prix fortement augmenter, les investisseurs vont devoir cette année composer avec une inflation plus persistante, la hausse des taux d’intérêt et le retour de la croissance à un rythme moins élevé.
Jugée temporaire il y a encore quelques mois, l’inflation semble s’ancrer de manière durable, alimentée notamment par les prix de l’énergie et les pénuries dans plusieurs secteurs d’activité. L’indice des prix à la consommation mesuré dans les pays de l’OCDE1 a ainsi continué d’augmenter en novembre pour atteindre 5,8 %, soit son taux le plus élevé depuis 25 ans.
« Même si nous nous attendons à une baisse de l’inflation en 2022, celle-ci pourrait être davantage présente que ce qui est généralement admis », remarque Frédéric Leroux, membre du comité d’investissement stratégique de Carmignac. « L’augmentation actuelle des prix pourrait persister avant de ralentir et des facteurs plus durables pourraient venir nourrir l’inflation. »
Parmi les risques potentiels planant sur 2022 figurent notamment une fermeture de l’économie chinoise liée à la stratégie « zéro Covid » du pays, une possible poursuite de la hausse des prix des matières premières ou encore une crise géopolitique en Ukraine avec ses effets sur les tarifs du gaz.
Cet environnement inflationniste va inciter davantage les banques centrales – chargées de réguler l’activité économique – à relever leurs taux d’intérêt et par voie de conséquence ceux utilisés pour emprunter de l’argent ou rémunérer l’épargne.
« Pendant des années, la Réserve fédérale américaine intervenait en fonction du comportement des investisseurs. Désormais, c’est l’inflation qui décide de son action et qui va aussi déterminer ce que fera la Banque Centrale Européenne », estime Frédéric Leroux. « Mais les banques centrales essaieront de préserver la croissance tout en s’attaquant au problème de l’inflation. Un exercice extrêmement délicat qui va demander beaucoup de doigté. »
Des éléments favorables
Et c’est bien là tout l’enjeu, car les hausses de taux d’intérêt, couplées à de possibles nouveaux variants de la Covid-19, à la forte hausse du prix des matières premières et au ralentissement actuel de l’économie chinoise, risquent de peser sur l’économie mondiale. Selon nos estimations, la croissance mondiale pourrait ralentir à un rythme de 4 % cette année après une hausse de
5,5 % en 2021.
« Le début d’année sera en demi-teinte à cause de la vague du variant Omicron », anticipe
Raphaël Gallardo, chef économiste chez Carmignac. « L’économie mondiale va ralentir jusqu’au troisième trimestre avant de rebondir lors des trois derniers mois de l’année sous l’impulsion des mesures que devraient prendre la Chine pour relancer son économie. »
En Bourse, un tel contexte de tensions inflationnistes et de ralentissement économique justifie l’adoption d’une approche défensive. Il pourrait favoriser les sociétés capables de faire croître leur activité tout en conservant leurs marges en période d’inflation en relevant leurs propres prix de vente lorsque leurs coûts augmentent. Les investisseurs pourraient également se tourner vers des valeurs moins sensibles à la conjoncture économique comme les entreprises vendant des biens et des services essentiels (alimentation, hygiène personnelle, santé…).
En parallèle, la hausse des prix de l'énergie pourrait soutenir le secteur énergétique tandis que les banques pourraient profiter de la hausse des taux d’intérêt. Par ailleurs, la Chine reste un marché incontournable à long terme alors que de nouvelles mesures sont attendues pour soutenir la deuxième puissance économique mondiale.
Dans un tel environnement, la gestion active2 pourrait permettre aux investisseurs de tirer leur épingle du jeu. « Si le moment idéal pour investir n’est jamais évident, un contexte comme celui que nous anticipons peut générer des opportunités qu’il faut savoir saisir. En revanche, en tant qu’investisseur de long terme, notre horizon d’investissement va bien au-delà de quelques mois », rappelle Kevin Thozet, membre du Comité d'Investissement de Carmignac.
1source : OCDE
2 La gestion active consiste à acheter des actifs financiers (actions, obligations, devises, etc.) en sélectionnant ceux qui vont générer une meilleure performance par rapport aux autres et en achetant au meilleur moment. A l’inverse, la gestion passive cherche à suivre un indice boursier.