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Résultats du premier trimestre : à quoi faut-il s’attendre de la part des sociétés technologiques ?
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Paris, le 28 avril 2022 - L'inflation, la remontée des taux d'intérêt, les tensions géopolitiques et la menace que représentent pour la croissance mondiale les confinements liés au Coronavirus en Chine pèsent sur la confiance des marchés financiers. Alors que la saison des résultats du premier trimestre commence et que les valeurs de croissance sous-performent généralement en période de hausse des taux, les investisseurs cherchent des signes montrant que les entreprises technologiques ont conservé un « pricing power » suffisant à l’heure où l’inflation s’accélère.
Voici les vues de la société de gestion Carmignac sur le secteur de la technologie.
La saison des résultats et les tendances actuelles dans le secteur technologique : Nicholas Hancock, analyste Technologies, Médias et Télécommunications chez Carmignac.
- Une saison de résultats volatile...
- ... mais au sein de l'industrie technologique, chaque sous-secteur est confronté à ses propres problématiques
« Les investisseurs se demandent si les entreprises technologiques ont conservé un ‘pricing power’ suffisant pour faire face à l'accélération de l’inflation mondiale. Dans ce contexte de craintes inflationnistes, les bons résultats suscitent un enthousiasme limité en Bourse, tandis que les mauvais résultats sont sanctionnés. Le prix des actions des entreprises de croissance du secteur technologique intègre un niveau d’attentes élevé en matière de résultats. De sorte que, même en cas de bons résultats, la réaction des marchés peut être négative si les investisseurs perçoivent des signes de ralentissement de la croissance. »
« Toutefois, les problèmes ne sont pas les mêmes pour chaque sous-secteur de la Tech. Pour les sociétés fournissant des services Internet pour les consommateurs (« consumer Internet »), le principal débat porte sur la solidité de l'environnement macroéconomique et la durabilité de la croissance pour certains bénéficiaires du Covid. Les investisseurs se concentrent sur les tendances de consommation post-Covid en essayant de déterminer quel est le profil de croissance approprié pour toutes les entreprises qui ont connu une croissance exceptionnelle pendant la pandémie. »
« Dans le secteur des semi-conducteurs, la situation est délicate en raison (i) des contraintes actuelles en matière d’approvisionnement et (ii) des craintes d'une prochaine correction cyclique susceptible de nuire à la demande. Cela conduit à une situation où les résultats fondamentaux des sociétés de semi-conducteurs sont ignorés - les investisseurs anticipent une correction imminente et cherchent des indices pour tenter de la prédire. Enfin, l'industrie du logiciel semble solide dans cet environnement difficile. »
Les principaux objectifs d'un investisseur international concernant le secteur technologique : David Older, responsable des actions chez Carmignac.
- Un contexte difficile pour la valorisation des entreprises technologiques, les principales banques centrales resserrant leur politique monétaire
- Les logiciels représentent une part importante de nos investissements dans le secteur des technologies, car ils répondent à de nombreux critères que nous recherchons aujourd'hui
- En ce qui concerne les tendances de consommation post-Covid, nous pourrions être confrontés à des effets d'entraînement qui vont prendre plusieurs années pour se normaliser
« Les investisseurs ont réduit leur exposition aux secteurs de croissance tels que la technologie, en raison de l'inflation élevée qui a entraîné une hausse des taux d'intérêt. Cela a un effet négatif sur les valorisations, alors que les entreprises de croissance séculaire se négocient généralement en Bourse avec une prime. Cet arbitrage lié au niveau des taux est largement terminé. Nous restons prudents à l'égard des sociétés technologiques qui ne sont pas rentables, car dans un environnement de taux plus élevés, les investisseurs ne sont pas prêts à financer la croissance au détriment de la rentabilité. »
« Le passage du secteur à un modèle commercial d'abonnement basé sur le cloud offre une certaine résilience et un ‘pricing power’, des conditions idéales dans un contexte de hausse de l’inflation et de ralentissement de la croissance. Les multiples boursiers pour les éditeurs de logiciels sont inférieurs à la moyenne sur 5 ans (sur la base des ratios P/E et EV/Sales). La transformation numérique n'en est qu'à ses débuts, puisque seulement 10 % des dépenses informatiques des entreprises sont passées de solutions traditionnelles vers le cloud, un chiffre qui devrait tripler d'ici 2025. »
« Les entreprises dont l'activité a été stimulée pendant la crise du Covid pourraient mettre plus d'un an avant de retrouver des taux de croissance normaux et antérieurs au Coronavirus. Les effets de la réouverture des économies ont peut-être été retardés à cause d'Omicron et son impact réel devrait se matérialiser cette année. Il faut probablement s'attendre à une augmentation du taux de désabonnement à des services OTT alors que la macroéconomie devrait vraisemblablement être défavorable. »